Sommet UA – UE : Léonard She Okitundu appelle à la levée des sanctions


Lecture 3 min.
capture_1

Le 5ème Sommet entre l’Union Africaine et l’Union Européenne se déroule aujourd’hui et demain à Abidjan, la capitale économique ivoirienne, sous le thème : « Investir dans la jeunesse pour un avenir durable ». En amont de cet événement, s’est tenue mardi 28 novembre une réunion ministérielle autour des ministres des Affaires étrangères africains et européens.

À cette occasion, Léonard She Okitundu, le chef de la diplomatie RD congolaise, a plaidé pour la levée des sanctions européennes qui frappent individuellement des personnalités africaines. Le ministre des Affaires étrangères du Congo-Kinshasa a ainsi interpellé la Haute Représentante et vice-présidente de l’UE, Federica Mogherini, sur la pertinence de telles mesures.

« Les relations de partenariat stratégique impliquent l’égalité entre partenaires, les consultations régulières, à travers un dialogue permanent, dans le respect mutuel entre l’Union européenne et l’Union africaine », a déclaré Léonard She Okitundu. Or, fait-il observer, « depuis un certain temps, l’Union Européenne, à travers son conseil des ministres, s’est cru autorisée à infliger des sanctions à certaines hautes personnalités, souvent membres importants des gouvernements africains ».

Un propos très applaudi dans l’assistance du côté africain. « C’est une question de cohérence. Nous ne sommes pas sous tutelle », explique ce ministre des Affaires étrangères d’un pays anglophone d’Afrique de l’Ouest.

Pour celui qui est aussi vice-premier ministre et dont le pays est frappé par ces mesures répressives, « ces sanctions sont inacceptables [et], sinon inopportunes, en tous les cas contre-productives ». « Si l’UE tient à un véritable partenariat d’amitié avec l’UA, il lui appartient de lever les sanctions en cours et d’y renoncer à l’avenir en privilégiant les consultations régulières et le dialogue… À défaut, notre partenariat perdrait toute sa crédibilité au point d’être considéré en définitive comme un véritable marché des dupes », a prévenu M. She Okitundu, avant de mettre en garde contre le risque d’ « un engrenage où les sanctions appelleraient ipso facto des mesures de rétorsion correspondantes ». Une manière d’élever des murs entre les pays et leurs responsables, peu propice à l’engagement d’un véritable dialogue.

Ce discours fait clairement écho aux propos tenus hier par le président français Emmanuel Macron qui a appelé à plus d’horizontalité dans les relations entre l’Europe et l’Afrique. « Je ne suis pas venu donner des leçons », a répété le chef de l’Etat français lors d’un discours hier à Ouagadougou. Des propos qui ne sont pas tombés dans l’oreille de sourds à Abidjan.

Soutien Suivez-nous sur Google Actualités